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Affection par le VIH, épidémiologie, conséquences & préventions

Le SIDA (Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise) pose un problème majeur de santé publique par son développement récent et rapide, le caractère toujours mortel de la maladie déclarée et son extension imprévisible.

Il évolue en deux phases :

  • La primo-infection : c’est le premier contact avec le virus.
  • L’infection déclarée

Le virus du SIDA est un rétrovirus à ARN dénommé VIH (virus de l’immuno-déficience humaine). Il est incorporé au programme génétique des lymphocytes T4 et détruit le système de défense immunitaire.

Épidémiologie

 

Générale

L’homme est le seul porteur du virus qu’il transmet. Trois catégories d’individus sont en cause :

  • malades atteints du SIDA déclaré. L’infection apparaît entre 7 et 11 ans après la contamination mais n’est pas obligatoire. Elle peut aboutir à des infections opportunistes (pulmonaires), et à des tumeurs opportunistes (syndrome de Kaposi).
  • porteur sain dit séropositifs : ils sont plus nombreux que les malades et sont estimés à plus de 20 millions dans le monde. L’individu est porteur du virus qui se développe.
  • porteurs contaminés non encore séropositifs : le délai de séroconversion est de 3 semaines à 3 mois selon le mode de transmission.

La transmission empreinte trois voies :

  • la voie sexuelle : le virus présent dans le sperme et les sécrétions vaginales est transmis lors des rapports hétérosexuels (28 % avec une tendance à la hausse) et homosexuels (37 % avec une tendance à la baisse).
  • la voie sanguine peut être directe lors de transfusion de sang contaminé, mais surtout indirecte à partir de seringue souillées chez les toxicomanes (25 %), ou accidentellement chez les professionnels de santé. Ce mode de contamination est actuellement en baisse grâce aux campagnes de prévention, à la vente libre de seringues et à une meilleure sécurité des produits sanguins (ils sont chauffés).
  • la voie trans-placentaire permet la contamination de l’embryon (5 %) par sa mère, d’où la nécessité d’un dépistage systématique chez la femme enceinte.

Mondiale

Le SIDA progresse régulièrement dans le monde ; tous les pays sont concernés avec une prédominance en Afrique et en Amérique du Nord. Dans le monde, depuis 20 ans, on évalue à plus de 40 millions de personnes déclarées, dont 40 % dans les pays pauvres (Afrique, Inde…). Le premier cas est apparut aux États-Unis en 1952.

La maladie est différente suivant la situation géographique :

  • Mode de prévention
  • Caractéristiques culturelles

En France

Le virus du SIDA a été découvert en 1983 à l’institut Pasteur par Luc Montagnier.

Depuis le début de l’épidémie, plus de 42 000 cas de SIDA ont été enregistrés dont 30 000 sont décédés. Le nombre de séropositifs est évalué à 110 000 personnes avec environ 5 000 nouveaux cas par an.

La France est l’un des pays d’Europe le plus touché par le SIDA. Les régions les plus touchées sont l’Île de France et la Provence–Alpes-Côte d’Azur. La prédominance masculine est constante, les tranches d’âge les plus affectées se situant entre 25 et 45 ans

Les conséquences individuelles et collectives

Le malade a l’angoisse de la mort car il craint que sa séro-positivité se transforme en SIDA déclaré. L’entourage peut avoir un sentiment de rejet, d’exclusion et de marginalisation du malade ce qui entraîne un état négatif.

Du point de vue professionnel, le malade peut être absent longtemps et souvent ce qui peut entraîner un licenciement. Bien que le SIDA soit une maladie prise à 100 % par la Sécurité Sociale, il a des frais d’hospitalisation, de déplacement et des pertes de revenu.

Les tri-thérapies sont de 60 000 F par malade et par an. Les frais de dépistage, de prévention et d’hospitalisation reviennent à l’Etat et sont de 450 millions de Francs par an.

Prévention

La prévention primaire

1. L’information : Elle passe par les médias et n’est pas ciblée (pub, radio…). D’autres informations sont ciblées (utilisation du préservatifs, seringues à usage unique et stérilisées).

2. Mesures législatives et réglementaires :

  • Vente libre de seringues dans les pharmacies
  • Utilisation de la publicité pour la vente de préservatifs
  • Prévention de dépistage

3. Action médicale : Depuis 1985, avec l’affaire du sang contaminé, il y a un contrôle systématique des produits sanguins. De plus, depuis 1992, il faut faire aussi un dépistage lors d’un don d’organe.

La prévention secondaire et tertiaire

1. Le dépistage : Il est volontaire et non systématique sauf pour le don d’organe. Il est effectué par le médecin ou dans les centres de dépistage gratuit et anonyme mis en place dans les départements. La déclaration est obligatoire pour tous les nouveaux cas.

2. La prise en charge et l’accompagnement : Différentes mesures sont prises pour limiter la saturation des services hospitaliers et pour améliorer le confort du patient : hospitalisation à domicile et développement de la médecine libérale

3. Les thérapies : Leur but est :

  • de retarder le passage du SIDA non déclaré au stade du SIDA déclaré
  • d’améliorer le confort du malade pour qu’ils exercent au mieux leurs activités sociales et professionnelles

Le traitement est à base d’AZT et c’est en général une tri-thérapie qui permettra de freiner l’activité du virus et donc de stopper la progression de la maladie.

4. Les structures spécialisées :

  • Centre d’information et de soins de l’immuno-déficience humaine (CISIH)
  • La division SIDA créée par la direction générale de la santé : elle est chargée de la prévention, de la communication et de l’organisation des soins non-hospitaliers.
  • Mission SIDA créée par la direction des hôpitaux : coordonne des soins hospitaliers et contrôle le budget de la lutte contre le SIDA.
  • Conseil national du SIDA : il donne un avis sur les problèmes posés à la société par le VIH.
  • L’agence nationale de recherche sur le SIDA : elle finance, évalue, stimule, coordonne les travaux de recherche sur le SIDA en vue d’un éventuel vaccin.
  • Association d’aide aux malades : AIDE, Sol en si, Sidaction…
  • SIDA info service : Permanence téléphonique 24 h / 24.

Conclusion

En tant que pédicure-podologue, nous devons prendre des précautions particulières avec les patients atteints du SIDA car la moindre effraction cutanée peut entraîner une infection qui peut lui être néfaste du fait de son immuno-déficience. De plus, nous devons prendre des précautions pour nous-mêmes (port de gants).